Cet article est dédié à Anne-Catherine O. et Benoit C.
Besançon, sa vieille ville lovée dans une boucle du Doubs, sa citadelle…
… son passé de berceau de l’horlogerie française et ses luttes pour l’autogestion, autour des ouvriers et des ouvrières de Lip.
Victor Hugo y est né en 1802.
« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix »
(Extrait du recueil Feuilles d’automne, 1831)
Besançon et ses artistes.
Depuis 2011, Besançon a son festival “Bien Urbain – art dans (et avec) l’espace public”, organisé par l’association Juste ici. Cette programmation internationale est née de l’envie d’offrir un cadre légal et professionnel à des artistes souvent autodidactes et/ou issus du graffiti. Chaque année au départ et maintenant, tous les 2 ans, pendant un mois, Juste Ici invite des artistes à s’emparer de l’espace public via des créations in situ (peintures murales, installations plastiques et sonores, etc.) et propose des temps publics (visites, rencontres, débats etc). Mais la vitalité de l’art urbain à Besançon va bien au-delà de ce festival.
On trouve sur les chaussées,
Des rafistolages de voirie
Bien Urbain organise beaucoup d’interventions dans ce domaine, qui recouvre bien l’objet de ce festival (« Art dans et avec l’espace public »).
Sur les murs,
Des figures géométriques
Des personnages
Un apéro,
un carnaval,
des visages,
un « jardin d’automne »,
les deux bouts de la lorgnette,
des scientifiques trinquant avec des éprouvettes en l’honneur de Zidane,
un fumeur de pipe,
un tourbillon humain,
un chef d’orchestre,
une fête toute en couleurs,
des silhouettes.
des danseurs couverts de peaux de mouton,
Et les vignettes urbaines du danois HuskMitNavn.
Animaux et végétaux
Un chien de chasse,
un chat,
des éléphants,
le mythe d’Acteon revisité,
des plantes,
des moutons joueurs,
Et deux exemplaires d’espèces locales. Un papillon: le Sylvandre helvète (Hipparchia genava). Et une fleur : la saxifrage de Gizia (Saxifraga giziana).
Le mur de la rue de la Raye
En centre-ville, face au Doubs, ce grand mur a fait l’objet d’une intervention en 2017 par l’étatsunien ESPO, qui a inscrit et illustré des mots.
Depuis, d’autres artistes s’en sont emparés.
Zoom sur deux artistes bisontins
Vous avez vu, au début de cet article, leur version différente de Victor Hugo. Il s’agit de Jean-Charles Thoulouze et de Nacle.
Jean-Charles Thoulouze
Nacle
Il est également présent sur le mur de la rue de la Raye, et il s’est, entre autres, beaucoup investi dans le soutien à l’Ukraine, comme vous avez pu le voir dans l’article que j’ai consacré à la solidarité avec ce pays.
La friche Rhodiacéta
Créée en 1892, l’usine « des Soieries » a été rachetée par la société Rhodiacéta (devenue en 1971 Rhône-Poulenc-Textile) qui y a fabriqué tergal et nylon, jusqu’à la fermeture de l’usine en 1982. Aujourd’hui, cette friche d’une vingtaine d’ha est reconvertie peu à peu par la ville, qui y a installé un équipement culturel appelé La Rodia, et transformé une grande partie du site en « friche artistique », où sont intervenus The Wa, qui rend hommage à Socrate
et le lillois Monsieur Cana
Mais qui constitue surtout un vaste terrain d’expression pour les street artistes locaux.
Et pour terminer, un dicton local.
Ping : Le street art et les peintres: Delacroix, "La Liberté guidant le peuple". - François-Régis Street Art