Avant de vous emmener à Angangueo, je vais vous présenter cet incroyable insecte qu’est le papillon Monarque, et vous comprendrez je fais la liaison entre le papillon et la ville.


Un marathonien capable de parcourir 4000 km en 8 semaines !
Le papillon Monarque (Danaus plexippus) est célèbre pour ses migrations de grande ampleur en Amérique, où il se déplace par groupes de millions d’individus sur des distances pouvant atteindre 4 000 km, d’août à octobre du Canada vers le sud (surtout au Mexique, dans les montagnes du Michoacán). Ce voyage aller dure de huit à dix semaines, avec un parcours moyen de 80 à 120 kilomètres/jour.
Au printemps, ces papillons reprennent une migration de plusieurs mois, vers l’est du Canada. Durant ce voyage de retour, deux à trois générations successives naîtront et mourront.
C’est l’une des plus longues migrations d’insectes au monde !

Le papillon Monarque, incarnation des âmes des défunts
Pour les peuples mazahua et purépecha du Michoacán, les papillons Monarque ont un caractère sacré. D’une part, parce qu’ils sont les fils du soleil, d’autre part parce que les âmes des défunts reviennent incarnées dans ces insectes. Cette croyance est confortée par le fait que leur arrivée coïncide avec la Fête des Morts / Día de Muertos.




Une espèce en danger d’extinction
Depuis les vingt dernières années, la population de papillons Monarque a chuté de plus de 80%. Ce déclin est causé par différents facteurs qui les mettent en péril le long de leur parcours migratoire et sur leur site d’hibernation au Mexique : exploitation forestière illégale, déforestation, pesticides et herbicides…
La réserve de la biosphère du Michoacán
La réserve de biosphère du papillon Monarque est située dans une chaîne de montagnes à environ 100 km au nord-ouest de Mexico. Sur ces 56 000 ha, chaque automne des millions de papillons s’amoncellent sur de petites parcelles forestières de la réserve, colorant les arbres en orange.
Epuisés par une migration de plus de 4 000 kilomètres à travers l’Amérique du Nord, les papillons récupèrent leurs forces grâce au nectar des sapins religieux (oyamels). Ils trouvent dans ces forêts le microclimat qui garantit leur survie : ils sont protégés des vents et le taux d’humidité est idéal pour limiter leur dépense énergétique.
C’est un spectacle fascinant, un des plus beaux qu’il m’a été donné de voir : des nuées de papillons Monarque, orange et noir, qui s’envolent dans les rayons du soleil tandis qu’une multitude d’autres se serrent sur les branches des sapins.


Les Monarque se regroupent en essaims la nuit et prennent leur envol le jour, si la température est suffisamment élevée (au-dessus de 13 degrés).

Angangueo
Angangueo est une petite ville du Michoacán qui constitue une des portes d’entrée à la Réserve du papillon Monarque.
Elle a été fondée à la fin du XVIIIème siècle, lorsqu’ont été découverts de riches gisements de minerais (argent, or, cuivre…).

Début XXème, la ville était tellement importante qu’elle avait sa plaza de toros.

Exploitées par des compagnies anglaise, puis étatsunienne, les mines ont fermé en 1953, après l’effondrement du gisement de Dolores, qui coûta la vie à 25 mineurs.


Reprises en 1955 par des investisseurs mexicains, elles ont définitivement fermé en 1991 et c’est maintenant la présence saisonnière du papillon Monarque qui fait la réputation d’Angangueo.


Partout dans la ville, un hommage est rendu au papillon.
Sur les murs…



… les façades des commerces…





… et l’espace public.

C’est avec une fresque que la communauté purépecha qui gère la réserve accueille les visiteurs.


Pour en savoir plus :
Sur le papillon Monarque: il y a énormément de sites. Le meilleur résumé me semble se trouver sur le site de l’Encyclopédie canadienne.
Pour en voir plus :
Sur la Fête des Morts au Mexique et sur le colibri, autre animal associé au Día de Muertos.
C’est vraiment merveilleux comme tu nous dévoiles des pans de vie, d’univers, intemporels ou fugitifs, dans un jeu d’emboitements: ta marque sur la marque sur la marque d’humain…