Je vous propose d’embarquer sur un voilier pour un périple le long des côtes bretonnes, du Sud au Nord, de Pornic jusqu’à l’île de Batz. Après une journée de navigation, nous accosterons dans un port, où nous pourrons boire un pot… et faire une balade dans les rues. Les œuvres que nous y découvrirons parleront, bien sûr, de bateaux et de marins, mais pas seulement!
Cet article est dédié à Sylvie B. et Jean-Marc C.
Notre voyage partira donc de
Pornic
On y exalte la pêche au carrelet.
Pornichet
Sur un trottoir, on est salué par un poulpe en maillot de bain et à talons,
Et la capitainerie est accueillante.
Groix
A Groix, toutes les générations font du sport,
On se rappelle que la liberté d’expression est née sur les murs,
On croise des femmes,
Et, bien sûr, des pêcheurs, des poissons et des oiseaux de mer.
Loctudy
Le phare des Perdrix garde l’entrée du port…
… et couronne un poulpe (morgazh, en breton).
Le Guilvinec
Une femme, au port, attend le marin.
Saint-Guénolé
Les pêcheurs embarquent.
Audierne
L’ancienne école des pêches d’Audierne devait faire l’objet d’un projet immobilier, avec logements en étage et un lieu culturel, le « Cargo ». Celui-ci a ouvert en 2020, avec Jérôme Mesnager pour parrain.
Mais, depuis 2021, ce projet est à l’arrêt, suite à un litige avec la Mairie sur le permis de construire. Si on ne peut plus visiter l’intérieur, il reste les fresques extérieures.
Une fillette aux bulles, par NoRichArt,
Une parodie de Jeff Koons, par Zag,
Et, par Anna Conda, un portrait de la princesse Dahut, qui porte les clefs de la ville d’Ys.
Douarnenez
Une artiste douarneniste, Marianne Larvol, a dessiné ses sirènes un peu partout dans la ville. En voici deux.
Dans le quartier proche du port, le mobilier urbain est couvert de titres de films à la peinture blanche. J’ai appris, dans la presse locale, que l’auteur, un homme de 45 ans, a partagé sa cinéphilie (très éclectique!) pendant 3 ans, avant d’être condamné en 2019, à deux mois de prison avec sursis. https://www.letelegramme.fr/bretagne/douarnenez-le-tagueur-cinephile-condamne-pour-des-milliers-d-inscriptions-14-01-2019-12182733.php
Camaret
A deux pas des quais du port de plaisance, les ruelles du quartier Saint-Thomas, autrefois cœur commercial de Camaret, ont attiré les artistes qui se sont installés, à partir de 1992, dans les locaux commerciaux vacants, jusqu’à constituer maintenant un véritable « quartier des artistes ». Ceux-ci sont installés dans leurs ateliers ou galeries…
Mais certains n’hésitent pas non plus, à afficher leurs gravures au fil des rues.
Brest
A tout seigneur, tout honneur, c’est dans le principal port de notre périple que nous trouverons la plus grande concentration d’œuvres de street art.
Rive gauche, le port de commerce
On y trouve un hommage aux métiers du chantier naval, avec ce charpentier de marine,
Et une évocation de l’histoire du port, avant les bombardements.
Depuis 2014, celui qu’on surnomme à Brest, « le papa poule », parsème les rues et le mobilier urbain avec ses pochoirs de poules multicolores (lui l’a pas été condamné, heureusement!).
Rive droite, Recouvrance
Juste après le pont de Recouvrance, deux fresques reprennent une photo aérienne du quartier et illustrent les transformations de celui-ci, depuis le début des opérations de rénovation urbaine.
Rive droite, Quatre Moulins
Dans ce quartier populaire le projet « les murs ont la parole », a permis la réalisation d’une série de fresques, qui constituent un parcours thématique le long de la rue Anatole France.
La botanique
Cette très longue fresque, située à proximité d’une école, a une vocation pédagogique : il s’agit de montrer comment les plantes et les graines ramenées par les explorateurs partis de Brest ont façonné jardins et paysages.
L’Arsenal
Un groupe d’ouvriers pose devant un bateau fraîchement sorti des chantiers navals.
La musique
Textes et écrivains
Une fresque reprend les citations de textes écrits par plusieurs écrivains (Jean Genet, Chateaubriand, Jean Cayrol…) à propos de Brest ou de Recouvrance.
La mer et la recherche océanologique
La taverne
Une fresque redonne vie au cabaret à l’enseigne du « Rat goutteux » qui était implantée à cet endroit.
… Une occasion de mettre en scène quelques personnages célèbres brestois, comme Miossec,
ou qui ont évoqué Brest, comme Prévert, dans « Barbara ».
Les quatre moulins
Qui ont donné leur nom au quartier.
La prison
Au XVIIIe siècle, à Brest, « Le Refuge Royal », géré par des religieuses, était l’endroit où l’on enfermait les « filles de petite vertu et de mauvaise vie » : prostituées, veuves, « folles », orphelines… Marquées de la fleur de lys au fer rouge sur la place publique, elles étaient condamnées à travailler pour la Marine Royale. Et ce, afin de s’amender de leur « vie de débauche ». Cet établissement a été détruit au cours d’un incendie en 1782. Il ne sera jamais reconstruit et l’histoire locale a retenu que c’était La Belle Tamisier qui était à l’origine de cet incendie. Enfermée à la demande de son beau-père, cette jeune fille aurait en effet déclaré à son arrivée : « Ici, je vais faire mon carnaval ! ». Dix jours plus tard, le jour des Gras, Le refuge partait en fumée… (source: https://www.letelegramme.fr/soir/la-belle-tamisier-reprend-vie-grace-au-budget-participatif-17-01-2020-12480609.php
C’est à cette femme que les artistes Worm et Mites ont rendu hommage.
Le voyage
La fresque évoque la sortie du Goulet de Brest, avec le phare du Petit Minou.
Ile de Batz
A la fin de notre périple, une fresque réalisée par Zag et Anje, évoque une légende selon laquelle Saint Pol aurait dompté un dragon en passant son étole autour du cou de celui-ci.
Il ne reste plus qu’à boire un verre, et quel meilleur endroit que
Pour en savoir plus:
- Dans cette même thématique, visiter Saint-Nazaire : https://francoisregisstreetart.fr/saint-nazaire/
- Les fresques urbaines de Brest: https://www.brest.fr/culture/lart-urbain/les-fresques-urbaines-2177.html