Comme pour presque toutes les villes dotées d’un patrimoine historique important, il faut sortir du centre ancien pour découvrir l’essentiel du street art pragois. Mais on en trouve un peu dans les quartiers historiques.
Malá Strana
Au débouché de Most Legií (le « pont de la légion »), c’est naturellement Václav Havel qui vous accueille.
Un peu plus loin, on trouve le célèbre mur Lennon (Lennonova zeď). Après l’assassinat de John Lennon, le 8 décembre 1980, les jeunes pragois ont pris l’habitude de venir y écrire des graffitis reprenant ses chansons, symboles de paix et de liberté, ou de les illustrer. Cette forme de résistance pacifique n’a, bien sûr, pas échappé au pouvoir en place, qui régulièrement faisait repeindre en blanc le mur, toujours recouvert à nouveau.
Cf https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/le-mur-john-lennon-de-prague-symbole-de-paix-et-de-liberte
Depuis 1989, le mur continue d’être un rendez-vous des graffeurs du monde entier.
On va, d’ailleurs y retrouver Václav Havel….
… Une illustration de la chanson « Jealous guy »…
… Des détournements de Roy Lichtenstein
… Ou de Diego Rivera
… Un soutien aux habitants de Hong Kong.
Plus loin, sur Malostranské náměstí, on trouve un autre détournement de Lichtenstein.
Et il fallait bien que le brave soldat Švejk y soit aussi (sur Cihelná). On le croisera à nouveau à Holešovice.
Staré Město
Au débouché du pont Charles, un visage inquiétant,
et des témoignages du passage de plusieurs graffeurs internationaux:
Les italiens « Fishes invasion » et « Flamingo« ,
… Et le français « The sheepest« .
Sur Celetná, un portrait pixellisé de femme.
Sur Národní, une enseigne de tabac,
… Et le décor d’un restaurant de ramens
Dans le quartier voisin de Josefov, on croise un ânon fou,
… Et une vache cinglée.
Station Florenc
A la sortie de cette station de métro, deux murs pleins de couleurs.
Un peu plus loin sur Těšnov, sous le pont routier de Wilsonova: le plus grand site d’expression libre de Prague.
Žižkov
Il faut se balader dans ce quartier populaire pour dénicher quelques-unes des plus intéressantes œuvres de street art.
En-bas de Husitská, le couple israélien formé par la poétesse Nitzan Mintz et l’artiste Dede Bandaid ont habillé le pignon du théâtre Ponec.
C’est d’ailleurs de là que part également la « high line » pragoise, qui est une promenade réalisée sur une ancienne ligne de chemin de fer, comme sa sœur new-yorkaise et où on peut trouver pas mal de graffs.
Un peu plus haut sur Husitská, un chevalier de la mort,
… Des empreintes digitales bizarres,
… Des personnages un peu lunaires, qui rappellent ceux de « la planète sauvage », le dessin animé de Topor et Laloux,
… Un bar à cocktails.
Sur Miličova, on retrouve Nitzan Mintz et Dede Bandaid sur le pignon de la maison d’édition Argo.
Enfin, sur Táboritská, des volutes de couleurs habillent les murs.
Holešovice
Holešovice constituait un des plus importants quartiers industriels. Depuis une dizaine d’années, il a été complètement réaménagé et les usines ont cédé la place à des bureaux, lofts, logements, galeries et bars branchés.
Autour de la station Nádraží Holešovice
DOX, un grand centre polyvalent consacré à l’art contemporain s’est installé dans une ancienne usine.
Un mur avait été offert au grand artiste tchèque Pasta Oner (cf. plus bas), mais son œuvre a été remplacée par un texte.
A proximité de la station de métro, un bar / lieu culturel a ouvert, qui a recyclé des vieilles machines et s’est entouré de graffs.
Autour de la station Vltavská
Le labyrinthe d’escaliers y est couvert d’une œuvre qui représente une cité nocturne.
En-haut des escaliers, une basket fondue semble faire écho à celles qui faisaient la publicité du magasin d’en face, fermé maintenant.
Et c’est également là que j’ai trouvé des œuvres d’Agent Petruscioni, un célèbre artiste tchèque établi maintenant à Brighton. Ses messages humanistes y mettent en scène, en particulier, le brave soldat Švejk.
Dejvická et Pasta Oner
Près de la sortie de la station Dejvická, Pasta Oner a peint ce qui est, sans doute, la plus célèbre œuvre de street art à Prague. Elle parodie « la création d’Adam », peinte par Michel-Ange à la Chapelle Sixtine. Mais l’injonction divine semble tirée d’un de ces livres de développement personnel comme il en existe tant, on imagine qu’Adam et ses congénères portent un costume-cravate et, du haut des nuages, Dieu a une main qui ressemble à celle de Mickey.
Libeň et Bohumil Hrabal
C’est dans le quartier de Libeň qu’a vécu Bohumil Hrabal, l’un des plus célèbres écrivains tchèques du XXème siècle, mort en 1997. En 1999, la façade arrière de sa maison a fait l’objet d’une immense fresque réalisée par la tchèque Tatiana Svatošová.
L’écrivain y est présenté avec ses chats,
… Des extraits de son œuvre et sa machine à écrire,
… Sa bibliothèque et le nom de plusieurs de ses chats.
Le mur se termine par une grande fresque dans le style de Pollock.
La fresque est facile à trouver, à la sortie de la station Palmovka.
Sur le chemin, on trouve une femme, des hommes, des oiseaux et des mots.