« De tous les êtres animés, voici le plus élégant par la forme et le plus brillant par les couleurs. Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la nature ; […] : son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux ; » Buffon
Aussi appelés « oiseaux-mouches », ces tout petits oiseaux pollinisateurs au plumage magnifique et qu’on ne trouve que sur le continent américain sont fascinants à plus d’un titre :
- Entre autres caractéristiques, il sont les seuls oiseaux au monde capables de reculer en volant. Ils possèdent également un cerveau très développé, qui représente 4,2 % de leur poids, soit le plus grand ratio de toutes les espèces d’oiseaux.
- Les colibris se nourrissent surtout du nectar des fleurs. Et ils peuvent visiter jusqu’à 1 000 fleurs en une journée ! Grâce à leur long bec fin, ils peuvent atteindre les profondeurs de la fleur.
Huitzilopochtli, ou le Colibri divinisé
L’attrait pour les colibris a été si fort que la plupart des civilisations du Mexique préhispanique les ont associés à leur mythologie et à leurs divinités. Mais les mexicas (autrefois appelés « aztèques ») sont les seuls à en avoir fait leur dieu tutélaire, Huitzilopochtli.
C’est en effet sous la forme d’un colibri que ce dieu est apparu aux mexicas au moment où ils quittaient leur terre mythique d’Aztlán. Il les a guidés ensuite dans leur longue migration jusqu’au bord du lac où il leur indiqua, par un présage (un Aigle perché sur un cactus) le lieu de leur établissement définitif. Ils y fondèrent Mexico-Tenochtitlán, capitale de leur futur empire.
Par la suite, les mexicas y ont construit un temple gigantesque, le Templo Mayor, que Huitzilopochtli, dieu du soleil, partageait avec Tlaloc, dieu de la pluie.
Huitzilopochtli était associé à tous les rites de la guerre et de la mort. Par ailleurs, les colibris symbolisaient les âmes des guerriers morts au combat qui accompagnaient le Soleil dans sa course quotidienne.
Dans le Mexique actuel, le colibri symbolise toujours l’immortalité de Dieu,
et il accompagne les morts lorsqu’ils reviennent rendre visite aux vivants chaque année, lors du « día de los Muertos » (1er novembre).
Représentant le soleil et pollinisateur, il était également associé à la fertilité et à la fécondation.
De nos jours, le colibri continue à être vénéré dans tout le Mexique, en particulier comme symbole de la fertilité humaine.
Le colibri de Oaxaca
Si on décompte environ 340 espèces de colibris dans tout le continent américain, le colibri de Oaxaca (Eupherusa cyanophrys appelé également colibrí miahuatleco) est considéré comme une des seules espèces réellement endémiques.
C’est sans doute la raison pour laquelle il est partout présent sur les murs des villes de cet état, situé au Sud-Ouest de Mexico.
Les colibris à Puebla et Mexico
Ils sont également présents sur les murs, même si c’est avec une moindre densité.
Pour en voir plus
- Autres articles sur le Mexique dans mon blog: « la place des femmes qui luttent« ; « les visages du mercado Juárez« ; le massacre de Tlatelolco« .
- Le colibri est également l’emblème du mouvement fondé par Pierre Rabhi. Voir mon article.
Pour en savoir plus
- Un article passionnant sur le colibri dans la mythologie mexica
- Sur le colibri
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Merveilleux, oui, merci pour toutes ces couleurs et leur sens
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