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Rencontre avec MosArt

A force de croiser des pochoirs de MosArt un peu partout dans la métropole lilloise, j’ai eu envie de faire sa connaissance. Nous nous sommes rencontrés à Lille, dans le quartier de Bois Blancs.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Adrien, aka MosArt, né en 1985, artiste-pochoiriste. Je suis lillois, né à Croix, j’ai grandi à Villeneuve d’Ascq. Maintenant, j’habite à Comines.

Par ailleurs, j’ai un emploi salarié à mi-temps, qui me permet de pratiquer mon art en toute liberté, sans dépendre des contingences de la vie d’artiste.

Quel est ton parcours artistique ?

J’ai grandi avec le graffiti, j’en ai fait beaucoup dans les années 2000. Des trains, des ponts, partout où je le pouvais. J’ai fait partie d’un crew qui n’a pas fait beaucoup de vagues : on a fait pas mal de gardes à vue et on a arrêté assez vite, sous la pression des parents.

Une dizaine d’années après, j’ai souhaité m’exprimer d’une nouvelle façon, plus réfléchie. Je me suis donc mis au pochoir. Je ne connaissais pas du tout cette technique. Alors, j’ai fait des recherches sur le sujet, je me suis documenté, j’ai regardé des tutos, suivi des artistes comme C215, Jef Aérosol. J’ai rencontré the Dude Company à la Braderie de l’Art , à Roubaix et j’ai beaucoup appris en le regardant travailler… Mais, bien sûr, c’est en pratiquant qu’on apprend ! Je me suis lancé avec des Joe Starr, des Gainsbourg….

J’ai commencé par une couche de couleurs, puis 3, puis 6, 10 sur certains pochoirs. Et maintenant, je suis revenu à une technique beaucoup plus basique, avec une seule couleur.

Pourquoi la rue ?

Parce que c’est un endroit ouvert à tous. M’exprimer dans la rue, cela ouvre le champ des possibles, le champ du partage avec tous.

Et j’aime aussi la rue parce qu’il y a de la place pour toutes les expressions artistiques. Et on voit apparaître tellement de nouveaux talents !

Comment choisis-tu tes supports ?

C’est au gré de mes déplacements, et dans l’instant. Mais je suis devenu beaucoup plus sélectif. Au départ, je choisissais un support facile à peindre. Maintenant je peins moins, mais je choisis des endroits très visibles par les piétons ou/et les voitures.

Lambersart, avenue de l’Hippodrome, Avr. 2024 – MosArt

Sinon, tous les supports sont bons.

Par exemple, quand je vais livrer des œuvres qu’on m’a commandées, j’ai du mal à repartir sans demander au propriétaire si je peux décorer la poubelle ou la boîte aux lettres, pour le plaisir !

Quelle est ta technique ?

Dans la période actuelle, j’utilise essentiellement un pochoir à une couche, avec des trames en demi-teinte. Mais toujours sur un fond uni : soit clair, soit foncé. Si le fond est clair, on le peint en foncé et inversement.

Lille, Pont-à-Fourchon, Mars 2023 – MosArt

Le pochoir à une couche permet de peindre très vite dans la rue, et j’aime bien ça, même si mon but n’est pas de dégrader, et que tout le monde me connait maintenant.

Le pochoir en demi-teinte, a l’avantage d’être très résistant : plus on le peint, plus il se solidifie. Et si les trous se bouchent, on le jette. De toute façon, mon objectif n’est pas de reproduire les pochoirs : j’en prépare tellement que je n’ai pas le temps de tous les poster ou les peindre dans la rue. Il m’arrive d’en trouver un au fond de ma voiture, et de me rendre compte que je ne l’ai jamais utilisé !

Quels sont tes artistes de référence ?

C215. C’est vraiment le pochoiriste que je préfère. Il travaille généralement avec seulement 3 couches, mais il arrive à un résultat impressionnant. Je trouve que toutes ses œuvres dégagent une émotion folle.

J’ai fait un pochoir en hommage à ses chats.

Lambersart, avenue de Dunkerque, Avr. 2024 – MosArt

Comment choisis-tu tes sujets ?

Mes inspirations sont variées. Pour prendre un exemple immédiat, je pars à New York en mai et en préparant mon voyage, j’ai découvert les cartes du métro new-yorkais. J’en ai fait un support pour mes pochoirs et, au départ, j’utilisais plusieurs couleurs, mais ça n’était pas assez visible. Donc, je suis revenu au fond uni. Maintenant, j’ai décliné ces cartes avec d’autres lieux, couplés avec des personnalités : la Belgique avec Arno ou Brel, Lille…

Lille, Fév. 2025 – MosArt

Mais, pour ce qui concerne les portraits, depuis 2 ans, je puise exclusivement parmi les photos que je prends moi-même, soit au cours de mes voyages, soit à l’issue de séances de pose avec des amis ou de la famille.

Lille, Pont-à-Fourchon, Mars 2023 – MosArt
Lille, place du Nouveau Siècle, Déc. 2023 – MosArt

… Mais les idées de motifs se bousculent dans ma tête, alors, qui sait ce que tu verras demain !

Pour en savoir plus:

Compte officiel MosArt

Pour en voir plus:

Autres artistes lillois sur mon blog : La Dame Qui Colle, Nébuleuz, Zacharie Bodson, Iksté, Collectif Renart.

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