10 bougies déjà, en 2022, pour le Collectif Renart à Lille ! Un bel anniversaire pour cette association qui est devenue incontournable en matière de street art dans la Métropole lilloise, et qui a été fêté en beauté avec l’exposition – carte blanche qu’a confié le musée de l’Hospice Comtesse aux artistes du Collectif pendant 4 mois. https://www.lillelanuit.com/live-report/evenements-culturels/le-collectif-renart-street-art-musee-hospice-comtesse/
Une occasion de faire le point avec Julien Prouveur, cofondateur et permanent du Collectif.
Peux-tu définir le Collectif Renart en quelques mots ?
C’est un collectif d’artistes, mais d’abord et avant tout, un collectif d’amis. Une association qui a pour objectif de faciliter l’accès à l’art pour toutes et tous et par toutes et tous, en privilégiant le lien social.
Comment est-il né?
C’est une histoire d’amitié qui dure depuis plus de 20 ans et qui démarre du côté de Denain (près de Valenciennes).
Au départ, il y a Monsieur Cana
et son crew « ALP » (pour « Arrache Le Pen »), qui décident en 2003, de créer l’association « Fin 2 bombe » (allusion aux fins des bombes de peinture qu’ils utilisaient par manque d’argent), pour pouvoir continuer à graffer plus ou moins légalement et faire en même temps de l’animation socio-culturelle. A l’époque, c’étaient les grands frères de mes copains. J’ai très vite intégré l’association. En 2012, toute la bande était établie à Lille et nous avons décidé de dissoudre l’association « Fin 2 bombe » et de créer le Collectif Renart (pour « Renaissance de l’Art »), avec un objectif un peu différent : il s’agissait maintenant de mettre l’accent sur le culturel, sans abandonner le socio-culturel qui fait partie de notre ADN. Puis on a très vite élargi le Collectif, au fil des amitiés qui se sont nouées entre artistes.
Le Collectif aujourd’hui ?
Ce sont une trentaine de personnes, dont une quinzaine d’artistes. http://collectif-renart.com/artiste_collectif/
Parmi ceux-ci, 6 en vivent : Lady Alezia, Dany Boy, Pi 80, Logick, Sami One, IPNS.
Et c’est toujours et avant tout un collectif !
Un an après la création du Collectif, vous lanciez déjà la première Biennale Internationale d’Art Mural (BIAM) !
Oui, nous l’avions en tête dès le départ. Nous voulions, à la fois, montrer des artistes locaux de talent, changer le regard que les gens pouvaient avoir sur le graffiti mais aussi inviter des artistes internationaux. On a été parmi les premiers en France à organiser ce type d’évènement et, après 5 saisons, les principes que nous avions définis avec Monsieur Cana n’ont pas changé : on a choisi de faire un évènement, non pas de street art, mais d’art mural. Avec une thématique très large : à la fois les différentes techniques possibles, différents styles, artistes d’époques et d’origines différentes…
Dès 2013, par exemple, nous avons donné des murs à des artistes lillois, comme Eroné et Amose,
ou Shure et Meda,
A des artistes français de la première génération du street art, comme Jean Faucheur,
Ou à des artistes internationaux, comme les tchadiens Kara et Paulin.
On a dérogé à ce principe uniquement en 2019, où nous nous sommes inscrits dans le cadre de la saison culturelle métropolitaine « Eldorado », donc sur une thématique liée au Mexique et à l’Amérique centrale (voir mon article à ce sujet: https://francoisregisstreetart.fr/streetart-lille-biam-2019/ )
Nous invitons des artistes, soit qu’on a rencontrés sur des projets, soit sur des coups de cœur artistiques, sachant que le choix est collectif. Mais la règle absolue, c’est que les artistes interviennent de manière totalement libre : dès lors que les propriétaires des murs (bailleurs sociaux, collectivités ou privés) ont accepté l’artiste qu’on leur propose, celui-ci est entièrement libre et nous-mêmes ne savons pas ce qu’il va réaliser. Cette liberté qu’on leur offre nous permet d’avoir des artistes très connus, parce qu’ailleurs, il y a de plus en plus de cahiers des charges contraignants et de moins en moins de cartes blanches.
Mais Renart, ce n’est pas que la BIAM ?
Non, contrairement à beaucoup de structures qui mettent en avant d’abord leur festival, nous considérons que la BIAM n’est qu’un de nos projets. De fait, les gens, sur la Métropole, connaissent mieux le Collectif Renart que la BIAM. Et cela correspond à notre volonté de nous implanter sur un territoire : l’évènement phare ne doit pas masquer le Collectif Renart.
Quelles sont vos autres activités ?
Depuis quelques années, nous nous concentrons sur le travail artistique et les projets culturels. C’est ainsi que nous avons lancé « Can’Art » il y a 6 ans, en alternance avec la BIAM : un week-end d’animations et d’interventions artistiques le long des rives des canaux de la Deûle ou de la Marque.
Nous sommes également partenaires de la MEL pour travailler dans des petites villes de la Métropole. Par ailleurs, nous sommes sollicités par des entreprises ou des acteurs privés sur des projets assez importants, par exemple :
La SORELI (aménageur à Lille), sur le projet Fives-Cail-Babcock,
Des collectivités locales, comme la ville de Deûlémont,
Un promoteur à Lille-Sud,
Un magasin Emmaüs à Roncq dans un ancien bâtiment Leroy-Merlin,
Des associations comme, à Roubaix, la Ferme Urbaine Circulaire du Trichon,
Ou, à Lille, la Ligue pour la Protection des Animaux.
Et le socio-culturel ?
Il fait plus que jamais partie de notre ADN, mais il est compliqué de développer des projets dans la durée alors que, dans les structures, les animateurs sont sur des contrats précaires et changent donc tout le temps. Nous nous concentrons donc maintenant sur le partenariat avec les structures du quartier de Lille-Sud, où est implanté notre local.
Quels projets pour la suite ?
On a envie de développer l’audiograff, ce projet que l’artiste OmUr.H a créé avec nous pour l’exposition à l’Hospice Comtesse et qui est un outil génial. https://www.facebook.com/audiograff/
Et puis, on aimerait se projeter en tant que collectif artistique sur des projets au-delà de notre zone géographique. Nous y travaillons en ce moment avec des structures en France qui œuvrent dans notre logique.
Pour en savoir plus:
Le site officiel du Collectif Renart: https://collectif-renart.com/
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