Miss. Tic nous a quittés le 22 mai. Elle était (avec Ernest Pignon Ernest) celle qui avait allumé chez moi la passion du street art, lorsque j’avais découvert ses premiers pochoirs sur les murs de Paris (pour moi, c’était autour de la rue Quincampoix). Elle a été la seule femme parmi les pionniers du street art en France.
Elle avait l’art de l’aphorisme, qu’elle mettait dans la bouche de femmes brunes vêtues de noir, manière pour elle de détourner l’image de la femme fatale. Comme elle le disait dans une interview : « J’utilise beaucoup la femme contemporaine, celle qu’on nous donne à voir dans la mode, la publicité. Parfois, ce n’est pas très bien compris, alors qu’on peut être jeune et jolie et avoir des choses à dire. Mais c’est vrai qu’on nous vend ce qu’on veut avec de belles filles. Du coup, je me suis dit : Je vais mettre des femmes pour leur vendre de la poésie ».
Cette « Bombe textuelle »,
qui, faisait, comme elle le disait « des fresques de ses frasques »,
était fondamentalement une femme libre, comme elle l’a illustré tout au long de son œuvre et comme elle le met en exergue en introduction de son site officiel : « Une nuit au pied du mur, j’ai refusé les yeux ouverts ce que d’autres acceptent les yeux fermés ».
Elle portait sur l’amour un regard passionné et ironique.
Les hommes n’échappaient pas à son regard ironique.
Miss. Tic était tellement iconique qu’elle a été parodiée: un artiste a repris exactement son style, mais en l’inversant: la signature est devenue « Mass. Toc » et les silhouettes graciles sont devenues obèses.
Miss. Tic a aussi mis en scène des animaux:
Chats,
Ou chimpanzé, comme à Orly (où elle a passé une partie de son enfance), dans cet hommage à Léo Ferré (déjà montré dans mon article « des singes » https://francoisregisstreetart.fr/des-singes/)
Et des aphorismes, il y en a beaucoup d’autres,
Adieu, la Miss, les rues vont nous paraître plus ternes sans toi, mais on se souviendra de ton conseil!